Lorsque vous êtes salariés d’une entreprise, vous devez adhérer à la complémentaire santé de cette dernière. Imposée par votre employeur et financée à moitié par celui-ci, elle est avantageuse pour les deux parties. Pour connaître la mutuelle entreprise obligatoire dans son ensemble, lisez ce guide complet.
La mutuelle d’entreprise est une complémentaire santé obligatoire pour les salariés depuis le 1er janvier 2016. Le rôle de cette dernière est de prendre en charge les frais de santé des salariés, lorsque l’assurance maladie ne les couvre pas.
Comme pour une mutuelle individuelle, l’assuré peut être couvert dans plusieurs domaines de santé tels que l’optique, les frais dentaires, la médecine générale ou l’hospitalisation.
La différence avec une mutuelle individuelle, c’est que le salarié ne choisit pas sa formule de garanties, c’est l’employeur qui a sélectionné au préalable un contrat de mutuelle, commun pour tous ses salariés. Il est donc important pour le salarié de bien regarder le contrat avant d’adhérer à cette complémentaire santé.
Bon à savoir : parfois, le salarié peut ajouter des renforts aux garanties du contrat, afin d’être mieux couvert individuellement.
L’employeur doit souscrire un contrat de complémentaire santé collective, qui le couvre lui et ses salariés. Ce contrat, étant un contrat responsable, doit au minimum contenir les garanties imposées par le décret de l’ANI du 8 septembre 2014 ou de la branche professionnelle concernée.
Les principaux postes de soins dans une mutuelle obligatoire sont donc :
Les plafonds de remboursements, les délais de carence et les taux d’indemnisation peuvent alors varier, selon le contrat souscrit par l’employeur. De plus, les garanties peuvent être différentes en fonction du poste occupé par le salarié, entre les cadres et les non-cadres.
La mutuelle entreprise couvre le salarié, mais peut également s’étendre à sa famille et à ses ayants droit. C’est un avantage considérable en termes d’organisation et de prix.
Cette mutuelle est bénéfique pour les salariés et pour l’employeur. Les prix ayant été négociés pour un ensemble de personnes, ils sont généralement plus avantageux que celui d’une entreprise individuelle. Pour l’employeur, les cotisations sont déductibles du bénéfice imposable et les contributions patronales sont exonérées de charges sociales.
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La mutuelle collective est par définition obligatoire pour tous les salariés. Il existe cependant quelques exceptions qui vous permettent, en tant que salarié, de refuser l’affiliation à ce contrat. Les voici :
Si vous êtes concerné par une de ces situations, vous pouvez refuser d’être affilié à la complémentaire santé collective, en rédigeant un refus écrit avec les justificatifs nécessaires. On appelle ces motifs des dispenses d’affiliation.
L’employeur est dans l’obligation de prendre en charge au minimum 50 % de la complémentaire santé de l’entreprise. Le reste étant dû par le salarié.
En ce qui concerne les ayants droit, l’employeur n’est pas obligé de régler la cotisation. Si tel est le cas, c’est à l’employé de payer la prime ou le surplus de la mutuelle pour sa famille.
La mutuelle employeur étant obligatoire pour un salarié, les démarches pour résilier son contrat individuel sont simplifiées. Cela signifie qu’il ne doit pas attendre la date d’échéance annuelle de sa complémentaire santé individuelle pour demander la résiliation.
Il suffit d’envoyer une lettre recommandée avec avis de réception à son précédent assureur, en joignant les justificatifs prouvant l’obligation de souscrire à la complémentaire santé de l’entreprise. Dans la majorité des cas, un certificat d’affiliation à la mutuelle obligatoire suffira comme preuve.
La résiliation sera alors effective dès la prise d’effet de votre nouvelle mutuelle.
Bon à savoir : la mutuelle employeur prend effet dès la date d’embauche du salarié.
Comme indiqué précédemment, être en CDD constitue un motif valable pour refuser d’adhérer à la mutuelle entreprise.
Selon le CDD que vous avez signé, les règles sont légèrement différentes. Regardons ça en détail.
Si le salarié possède déjà une complémentaire santé individuelle et qu’il le justifie, il peut refuser l’adhésion à la mutuelle d’entreprise.
Le salarié peut refuser l’adhésion seulement si les dispositions juridiques prévues dans le contrat de la mutuelle employeur le prévoit. Le refus doit être fait par écrit.
Comme pour le CDD entre 3 mois et 1 an, le salarié peut refuser d’adhérer à la mutuelle collective si c’est prévu par les dispositions juridiques de celle-ci. Il devra alors prouver qu’il dispose d’une autre complémentaire santé et le refus devra être écrit.
Si vous quittez votre entreprise à l’issue de votre contrat de travail, vous pouvez bénéficier de la portabilité de vos droits et donc conserver votre mutuelle, sous certaines conditions :
Si toutes ces conditions sont respectées, la portabilité de vos droits prend effet dès la cessation du contrat de travail et peut durer jusqu’à 12 mois après l’arrêt de l’activité. Le temps du dispositif de portabilité vous bénéficiez des mêmes garanties que celles en vigueur dans l’entreprise.
La durée de la portabilité varie en fonction de votre contrat de travail ou de votre ancienneté au sein de l’entreprise.
ANCIENNETÉ | PORTABILITÉ |
---|---|
Inférieure à 1 mois | 1 mois |
3 mois | 2 mois |
12 mois | 11 mois |
Supérieure à 12 mois | 12 mois |
À la fin du dispositif de portabilité, la mutuelle qui vous assure peut vous proposer de maintenir votre couverture à titre individuel. Si elle ne le fait pas, vous avez 6 mois pour le demander. Cette fois vous payez à 100 % le contrat et il ne possède pas de date limite de fin.
Bon à savoir : dans le cadre d’un départ à la retraite ou d’une incapacité de travail, la portabilité n’est pas possible. En revanche, si tel est votre cas, vous pouvez profiter d’un droit de suite, vous permettant de conserver un contrat de mutuelle individuel avec les mêmes garanties que celles de votre mutuelle entreprise, mais à vos frais. La cotisation peut être augmentée, mais cette augmentation ne peut pas dépasser 50 % de votre ancienne prime.
Dans la plupart des cas, le contrat prévoyance collective est géré par l’employeur. Pour connaître les dispositions de ce contrat, vous devez donc vous adresser directement à votre employeur.
En revanche, si vous vivez un changement de situation, vous devez immédiatement le signaler à l’organisme qui vous assure et pas à votre employeur. En effet, si ce dernier oublie de signaler votre départ de l’entreprise ou tout autre changement de situation impactant le contrat, votre mutuelle peut vous réclamer les sommes trop perçues.
Les cotisations prévoyance sont également inscrites sur votre bulletin de paie, dans la partie intitulée « cotisations et contributions ». La plupart du temps elles sont dispersées dans cette catégorie, vous ne trouverez donc pas de ligne « cotisations mutuelle ».
Enfin, pour connaître le régime auquel cotise votre employeur, vous devez simplement regarder en haut de votre fiche de paie. Si les contributions sont versées à l’URSSAF, vous dépendez du régime général de la sécurité sociale, si c’est à la MSA, vous relevez du régime de protection sociale agricole.
Info du jour : les auto-entrepreneurs doivent souscrire à une mutuelle individuelle et non pas collective.
Les agences d’intérim, considérées comme des employeurs, sont-elles aussi dans l’obligation de proposer aux intérimaires une mutuelle collective financée à 50 % par elles-mêmes.
La mutuelle intérimaire santé est obligatoire pour :
Un intérimaire a également la possibilité de demander une affiliation au contrat de prévoyance collective dès sa première mission, avant que la couverture ne soit obligatoire.
Le salarié en intérim peut aussi refuser d’adhérer à cette complémentaire santé, pour les motifs suivants :
Le refus devra, comme pour tout employé, être mis par écrit avec les justificatifs du motif invoqué.
Si le contrat de l’intérimaire se termine, la mutuelle continuera d’être effective 2 mois après la cessation de l’activité, sans frais pour le salarié qui sera exonéré de sa part.
Pôle emploi prendra le relais pour les 5 mois suivants.
Les tarifs proposés par les organismes assureurs sont libres et dépendent de plusieurs critères de l’entreprise.
Les principaux critères retenus dans le calcul des cotisations sont le nombre de salariés et leur âge moyen.
La cotisation du contrat prévoyance peut être exprimée en euros, en pourcentage du salaire ou en pourcentage du Plafond Sécurité Sociale.
Généralement, plus l’entreprise est grande, plus la prime par salarié est basse, car l’assureur peut proposer des tarifs plus fins et le nombre d’assurés est plus grand.
Si vous êtes dirigeant d’une entreprise et que vous ne savez pas vers quelle compagnie vous tourner pour assurer vos salariés, nous vous proposons quelques tarifs calculés sur un comparateur d’assurance.
Les tarifs donnés sont pour la situation suivante : une entreprise située à Lille (59000) de 10 salariés, dont 2 cadres, avec la formule minimum de l’ANI.
1 🥇 – AG2R la mondiale : 20,08 € par mois et par salarié
2 🥈 – Apicil : 22,29 € par mois et par salarié
3 🥉 – Eovi MCD santé : 23,37 € par mois et par salarié
Ces tarifs peuvent être différents en fonction des garanties que vous souhaitez souscrire pour vos salariés et des caractéristiques de votre entreprise.